Le consentement est un sujet important pour moi. Au-delà de la sphère privée, j’ai posé cette intention que les interventions que je fais les participant.e.s puissent consentir, ne pas consentir, et avoir des options de porte de sortie sur les différentes activités.
J’amène assez souvent les participant.e.s à faire des exercices dans le corps (comme du shaking), ou encore à fermer les yeux pour faire un exercice de respiration, ou encore à partager autour de questions inhabituelles (quel est ton rêve ? qu’est-ce qui te fait peur ?). J’ai envie de permettre aux participant.e.s de découvrir ces autres manières d’être / de faire, mais pour autant je ne souhaite pas les forcer, ni être intrusive.
Mon propos n’est pas que chaque activité donne lieu à 20 minutes de discussion, mais plutôt de créer un cadre de sécurité pour que les participant.e.s puissent écouter leurs besoins, dire oui et s’engager dans les activités qui leur correspondent et dire non sans avoir à se justifier.
Le consentement sexuel est défini par la chaire EDHEC Open Leadership for Diversity & Inclusion :
– Donné librement, sans aucune influence, de façon individuelle, avant qu’un acte ne commence
Transposition à la facilitation : quand nous demandons aux participant.e.s s’ils sont d’accord avec le cadre, sont-ils vraiment libres de dire oui ou de dire non ? Quelles dynamiques de pouvoir / contrôle peuvent les empêcher de donner librement leur accord ?
– Eclairé : chaque personne comprend ce à quoi il.elle consent
Transposition à la facilitation : quand j’explique qu’il va y avoir des activités “dans le corps”, je peux spécifier de quoi il s’agit, quels types de mouvements nous allons faire
– Spécifique : on s’assure du consentement à chaque nouvelle fois
– Révocable : le partenaire a le droit de changer d’avis à tout moment
– Enthousiaste : chaque personne doit avoir réellement envie de faire ce qui est proposé
Quelques autres options que nous pouvons proposer pour que les participant.e.s choisissent ce qui est bon pour eux :
- Proposer d’autres options et montrer qu’elles sont tout à fait valides (par exemple en Qoya quand les participants peuvent discuter en sous-groupes, il y a toujours l’option de rester dans la grande salle avec moi et de prendre un temps individuel)
- Proposer aux participant.e.s de jouer un rôle d’observation
- Ne pas prendre personnellement si les participant.e.s ne font pas une activité, ne pas chercher à forcer leur participation
Plusieurs idées de Mark Walsh pour s’assurer de ne pas sortir du consentement :
- Signer un code d’éthique en tant que facilitateur.trice
- Rejoindre des communautés de pairs dans lesquels nous sommes “accountable” : où nous pouvons nous rappeler de nos responsabilités et avoir un espace pour en échanger
- Avoir un.e mentor.e avec qui nous pouvons discuter de sujets éthiques
Source : The Body in coaching and training, an introduction to embodied facilitation
Et vous ? Comment abordez-vous la question du consentement en facilitation ?