Théorie U, pitch, ROTI, sketchnote etc… La facilitation est un univers fascinant mais peut avoir tendance à utiliser des mots un peu cryptés.

Cet alphabet de la facilitation est mon invitation à découvrir ce qui se cache derrière ces mots parfois complexes.

Avertissement : les définitions que j’utilise ici sont mes propres définitions des termes, issues de mes expériences, opinions et lectures.

Ces définitions ne sont pas parfaites (et n’ont pas pour but de l’être). Leur objectif : créer une discussion qui permet de clarifier certains termes, et sortir du jargon.

Si vous avez une idée pour améliorer une définition, un point de débat, n’hésitez pas à utiliser la section commentaires, elle est faite pour cela 🙂

En attendant, belle lecture à vous !

PS : il y a d’autres mots qui méritent également d’être explicités dans le monde fabuleux de la facilitation, j’augmenterai ce lexique au fur et à mesure de mes recherches.

PPS : merci infiniment à tous ceux qui ont collaboré à cet alphabet et m’ont aidée à trouver des mots pour des lettres quelque peu difficiles !

Facilitation

Pour commencer, je vous propose ma vision du mot facilitation (commençons par la base)

Ancrage

Les techniques qui permettent aux participants d’ancrer leurs apprentissages pour mieux pouvoir les réutiliser ensuite.

L’ancrage d’un atelier représente l’ancrage des apprentissages. Tout ce qui permet à vos participants de se souvenir après votre atelier de ce que vous y avez abordé. 

Une multitude de techniques est possible pour faciliter l’ancrage.

Une de celles que je préfère : demander aux participants en fin d’atelier de noter les 3 choses qu’ils souhaitent appliquer de manière très concrète dans la semaine qui suit.  

L’ancrage est parfois sous-estimé dans un atelier, ou passé à la trappe quand on manque de temps. 

Mon conseil : toujours garder au moins 5 minutes pour l’ancrage, même si ce n’est qu’un récapitulatif de votre part de ce qui a été dit pendant l’atelier.

Cela rendra votre atelier beaucoup plus durable dans le temps pour vos participants.

Photo by Nias Nyalada on Unsplash

Brainstorming

Le processus qui vous aide à générer une grande quantité d’idées pour résoudre un problème spécifique.

Brainstorming, ou “ouragan de cerveau”, est une méthode très utilisée lors d’ateliers en intelligence collective pour faire émerger un grand nombre d’idées pour résoudre un problème.

Pour moi, la clé de réussite d’un brainstorming ne réside pas dans le nombre d’idées qui a émergé mais dans la sélection du bon problème et des bons participants. 

Si le problème que vous voulez résoudre est trop vaste, vous obtiendrez des idées généralistes. 

Si les participants ne sont pas assez variés, vous manquerez de diversité dans l’approche et de créativité. 

Une des techniques pour bien formuler son problème est de le formuler de la manière suivante : “comment pourrions-nous + impact cherché + personnes concernées par ce problème … ?”

Par exemple, “comment pourrions-nous aider des personnes âgées de plus de 70 ans vivant en appartement en grande agglomération à petit budget à se nourrir de manière équilibrée ?” est plus spécifique et plus créatif que “aider des personnes âgées à bien manger” ? 
Photo by Ferenc Horvath on Unsplash

Convergence

La phase d’un atelier où vous faites des choix et prévoyez la suite.

La phase de convergence dans un atelier peut représenter plusieurs moments selon l’objectif de votre atelier.

Si vous êtes dans un atelier où vous cherchez à résoudre un problème, c’est le moment où vous allez choisir les solutions que vous souhaitez mettre en application. Par exemple, voter sur les idées que vous voulez retenir, les mettre dans un plan d’action.

Si vous êtes dans un atelier de découverte d’une notion, c’est le moment où vous allez aider vos participants à s’approprier le contenu. 

Mettons que votre thématique du jour soit la gestion des émotions. Vous avez présenté plusieurs techniques pour gérer ses émotions, des exemples, puis fait pratiquer ces techniques aux participants.

Pendant la phase de convergence, vous pouvez demander aux participants de choisir une ou deux techniques qu’ils souhaitent mettre en application dans la semaine suivant l’atelier et leur demander de décrire à quel moment ils souhaitent l’utiliser.

Divergence

La phase d’un atelier où vous explorez un maximum d’options possibles.

De même que la convergence, la phase de divergence dans un atelier peut représenter plusieurs moments selon l’objectif de votre atelier.

Si vous êtes dans un atelier de créativité (un atelier où vous cherchez une solution à un problème), la divergence est le moment où vous allez chercher un maximum d’idées pour résoudre ce problème. Attention, ici il ne s’agit pas de trouver la meilleure idée du premier coup mais plutôt une grande quantité d’idées que l’on triera dans un second temps. Les idées les plus folles sont les meilleures.

Si vous êtes dans un atelier de découverte, la divergence est le moment où vous allez aborder le sujet sous plusieurs  facettes. 

Par exemple, pour un atelier sur la gestion des émotions, vous pouvez :

  • Demander à vos participants toutes les émotions qu’ils connaissent ;
  • Demander à vos participants de raconter des moments où ils ont vécu des émotions fortes ;
  • Demander aux participants de choisir des photos qui correspondent à leur manière de gérer des émotions…

Ici, nous cherchons à diversifier au maximum les regards et à faire émerger beaucoup d’idées. Le brainstorming est une des techniques que vous pouvez utiliser pour cette phase.
Photo by XiaoXiao Sun on Unsplash

Energyzer

Exercice pour dynamiser et/ou (re)mettre un groupe en énergie et/ou connecter les participants à leur corps.

Les energyzers sont des exercices qui font souvent intervenir le corps.

Leur but peut être de remettre un groupe en mouvement après une phase plus calme ou encore de réveiller un groupe au démarrage d’une partie de votre atelier.

Les energyzers sont très utiles quand utilisés au bon moment. A vous de bien calibrer cette mise en énergie pour qu’elle accompagne les participants dans leur réveil (au lieu de les secouer alors qu’ils ont besoin de calme).

Par exemple, proposer un réveil musculaire le matin d’une journée qui promet d’être intense en travail, en production permet de mettre le groupe dans la bonne dynamique.

Par contre, si vous commencez un atelier où vous savez que les participants vont partager des émotions, des expériences sensibles, une simple pratique de respiration peut aider les participants à se connecter à leur corps. 
Photo by Erik Brolin on Unsplash

Feedback

L’art d’exprimer à quelqu’un sa reconnaissance, gratitude ou un axe d’amélioration.

Le feedback est un exercice difficile et très apprenant à la fois.

Selon le contexte, il peut se matérialiser sous une multitude de formes :

  • Cela peut être un feedback de participants aux facilitateurs à la fin d’atelier : j’ai aimé, j’ai moins aimé, j’aurais aimé voir… (dans l’atelier)
  • Cela peut être un feedback entre pairs : “quand tu as mené cette réunion, j’ai adoré te voir exercer ton leadership et ta capacité à nous enmener dans la même direction”. 

Il y a quelques mois, je vous parlais du ratio de Losasa. Le ratio de Losada est né d’une étude faite par Marcial Losada et Barbara Fredrickson, qui se demandaient comment le feedback pouvait être le plus constructif possible.

Il s’est avéré qu’en-dessous d’un ratio de 2,9 feedbacks positifs (oui oui c’est précis !) pour 1 feedback d’amélioration, la personne recevant le feedback repartait avec une impression plus négative que positive d’elle-même.

L’idéal pour une équipe qui veut atteindre une haute performance serait même de 1 feedback d’amélioration pour 7 feedbacks positifs !

Pour ceux et celles qui s’intéressent à l’art du feedback, je vous recommande de vous renseigner sur la Communication Non Violente, technique douce et très efficace pour un feedback de qualité.

Gouvernance

La façon d’organiser les prises de décisions et le fonctionnement d’un groupe.

Le terme de gouvernance est beaucoup utilisé quand on s’intéresse au management et aux structures des organisations.

De multiples formes de gouvernance peuvent exister.

Les colibris ont publié l’année dernière un magnifique MOOC “gouvernance partagée”, pour tous ceux qui s’intéressent aux systèmes où la prise de décision est partagée. 

Une autre référence pour ceux qui souhaitent s’intéresser à ce sujet est l’ouvrage de Fredric Laloux “Reinventing organizations”, qui présente comment l’humanité a évolué dans sa manière de se structurer, et comment cela peut se répercuter dans nos organisations. 

Photo by Martin Reisch on Unsplash

Holacratie

Forme de gouvernance qui vise à l’autonomie maximum d’une organisation

Derrière un terme qui peut paraître novateur (ou bullshit pour certains), l’holacracatie est un ensemble de pratiques qui forment un système de gouvernance.

Un des principes de base de l’holacratie est de faire la différence entre les individus qui composent l’organisation et l’organisation elle-même. L’organisation est vue comme un système vivant. 

Et donc, quand il y a un conflit, une tension au sein du système, l’holacratie consiste à créer des processus qui prennent en charge cette tension. Cela permet d’éviter de rentrer dans des guerres de personnes à personnes. 

Très concrètement, cela se matérialise déjà par une réorganisation des réunions : 

3 types de réunions existent :

  • La réunion stratégie, trimestrielle, pour penser aux sujets stratégiques de l’organisation
  • La réunion gouvernance, mensuelle, pour parler de comment l’organisation fonctionne. Par exemple, re-répartir des rôles, spécifier les redevabilités des rôles…
  • La réunion de triage, hebdomadaire. Cette réunion permet de fluidifier les activités à mener et faire avancer les sujets du moment.

Pour en savoir plus sur l’holacratie, vous pouvez consulter l’excellente BD d’IG Partners à ce lien
Photo by Tim Marshall on Unsplash

Intelligence collective

L’intelligence supplémentaire générée par un collectif de personnes, qui dépasse l’intelligence individuelle de chacun.

L’intelligence collective est une force qui sous-tend une grande majorité d’ateliers de facilitation. Elle consiste à souligner le pouvoir qu’a un groupe de produire quelque chose qui dépasse la seule intelligence de chacun. Ou, entre d’autres termes, 1+1 = 3.

Une définition que j’affectionne particulièrement est celle de Michèle Vielfaure Chapuis, qui distingue l’intelligence collective de l’intelligence collaborative.

L’intelligence collective étant quand les participants d’une séance ont un objectif commun et rassemblent leurs forces pour l’atteindre.

D’un autre côté, l’intelligence collaborative se manifeste quand les participants de vos ateliers ont chacun leurs propres objectifs. Le groupe devient alors un support pour que chacun atteigne ses propres objectifs.

Pour écouter le podcast où Michèle Vielfaure Chapuis élabore sur cette définition, c’est par ici.
Photo by Tim Marshall on Unsplash

Jeu

Des moments ludiques où l’on s’amuse.

En facilitation, j’entends beaucoup le mot “jeu”. “Il faut faire des jeux pour stimuler l’attention des participants”. “Faisons des jeux innovants et drôles pour notre teambuilding”… 

Je suis intimement convaincue du pouvoir du jeu pour éveiller l’enfant intérieur qui sommeille en chacun de nous. Le jeu est puissant pour créer des connexions authentiques et mettre les participants dans une posture différente de celle du travail.

Cependant, j’utilise le mot “jeu” avec précaution.

Par exemple, quand j’introduis le marshmallow challenge (challenge de construction de tours de spaghettis et chamallow -oui oui c’est une pratique sérieuse), je l’introduis comme un “exercice”. Cela permet de cadrer les participants dans une posture professionnelle.

J’utilise le mot “jeu” quand je souhaite mettre les participants dans une posture plutôt ludique et relaxée. 

Je vous invite à réfléchir au sens des moments ludiques dans vos formations : quels en sont les objectifs ? Puis à utiliser le bon mot pour mettre les participants dans la bonne posture.
Photo by Robert Collins on Unsplash

Kiff

Moment, activité ou sensation qui nous procure un sentiment de bonheur.

Popularisé par Florence Servan Schreiber dans le domaine de la psychologie positive, le terme de kiff revient à se poser la question de ce que l’on apprécie.

Dans son ouvrage “Les 3 kiffs”, Florence Servan Schreiber partage sa pratique quotidienne, avec sa famille bien souvent, où chacun partage ses 3 kiffs du jour : les 3 choses que chacun a apprécié pendant la journée. Cela peut être quelque chose d’infiniment petit comme de très significatif. 

Par exemple, si vous demandez à vos participants en fin d’atelier les 3 kiffs qu’ils ont vécu pendant l’atelier, vous pouvez avoir “les moments de partage”, “l’exercice de respiration”, “apprendre une technique d’animation sur l’ouverture de mes ateliers”. 

Apprendre à poser son regard sur les choses positives autour de nous est un grand atout pour favoriser notre propre bonheur. Et si nos ateliers étaient également une occasion de se rendre heureux ?

Par ici pour en savoir plus sur l’ouvrage de Florence Servan Schreiber.
Photo by Luca Upper on Unsplash

Leadership

L’art d’emmener une équipe vers un objectif / une vision commune

Est-ce que le leadership est la même chose que la facilitation ?

Dans une session de facilitation, le facilitateur emmène le groupe vers un objectif, le porte dans un processus. Donc un facilitateur est une sorte de leader.

Cependant, toutes les personnes qui ont un rôle de leadership n’ont pas forcément une posture de facilitation. 

J’aime beaucoup la définition du leadership que donnent Dale Hunter et al dans “The Art of Facilitation”

“Si quelqu’un prend une initiative et d’autres le suivent, nous pouvons alors voir qu’il y a un leader. Si quelqu’un prend une initiative et que les autres ne suivent pas, alors il n’y a pas de leader”. 

J’adhère beaucoup à la vision de Brené Brown du leadership. Le leadership selon elle est un acte de vulnérabilité, d’authenticité, d’écoute profonde et d’empowerment envers les autres. Il ne s’agit pas de briller de toute la lumière et d’attirer la lumière sur soi mais de permettre aux autres de briller par eux-mêmes et de montrer leur propre lumière.

PS : pour ceux que ça intéresse, vous pouvez allez voir l’excellent travail de Brené Brown (que j’admire beaucoup) autour du leadership audacieux 

Photo by Charlie Hammond on Unsplash

Maître du temps

La personne garante du respect du temps pendant l’atelier

La gestion du temps est parfois une question épineuse pour ceux et celles qui suivent plus leur inspiration du moment qu’un déroulé très précis. 

Avoir un maître du temps est une invitation à déléguer la gestion du temps à une tierce personne : un co-facilitateur par exemple. Ou bien, si vous divisez vos participants en sous-groupes pendant vos ateliers, un maître du temps par groupe.

Une bonne gestion du temps permet à vos participants de se sentir en sécurité dans le cadre que vous avez créé. Ils savent que vous commencerez à l’heure et terminerez à l’heure. 

La gestion du temps se fait également au moment de travaux de groupe. Je vous invite à, quand vous imaginez faire un exercice pendant un atelier, déterminer un temps précis pour cet exercice. Communiquez ce temps à vos participants en les rassurant sur le fait que l’exercice est largement faisable dans ce temps et vous verrez leur créativité stimulée. Cela s’appelle le “timeboxing”.

Attention, cela ne veut pas dire que vous deviez devenir un métronome.

En atelier, j’explique généralement que je gère le temps comme un élastique : je me permets d’allonger certaines phases et d’en écourter d’autres en fonctions besoins du groupe. A l’intérieur du cadre horaire que nous fixons ensemble, je reste flexible, mais sans remettre en cause les horaires de départ ou d’arrivée.

Photo by Lukas Blazek on Unsplash

Neutralité

Une posture où le facilitateur ne prend pas de parti dans la décision ni ne donne son avis sur le résultat.

Garder sa neutralité peut parfois être un défi quand on facilite un atelier, surtout au sein d’un groupe que l’on connait bien.

C’est une question qui pose souvent débat quand je discute avec d’autres facilitateurs.

Pourtant, quand on fait le tour des définitions classiques de la facilitation, la neutralité est toujours citée comme condition.

J’y vois 3 avantages :

  1. Cela facilite la mise à égalité des participants. Si le facilitateur guide et participe à la discussion il risque d’être plus écouté car il est plus au centre du processus. 
  2. Cela permet de traiter des conflits éventuels ou oppositions fortes entre membres du groupe 
  3. Cela permet de clarifier le processus. Si le facilitateur est neutre et n’a pas d’intérêt pour telle ou telle décision, il peut réellement garder en tête la mission finale de l’atelier. Cela lui permet de guider le groupe dans cet objectif sans se laisser “dériver” par ses affects propres. 

Attention, neutralité ne veut pas forcément dire prendre un facilitateur externe à votre organisation. Cela suppose tout simplement de dégager la personne qui facilite de la participation à la décision.

Photo by Martin Sanchez on Unsplash

Objectif

Ce pour quoi on organise l’atelier et ce que l’on cherche à atteindre.

Pour définir les objectifs d’un atelier, j’aime bien utiliser le triptyque tête / coeur / corps : 

  • Tête : quelles sont les compétences / connaissances qu’il faut faire acquérir aux participants d’ici la fin de la session ?
  • Coeur : quelles convictions ai-je envie de faire passer ? Quelles émotions ai-je envie de faire vivre ?
  • Corps : avec quoi est-ce que les participants repartent entre leurs mains ? Quelle est l’expérience physique et sensorielle que je fais vivre aux participants ?

Ensuite, je passe ces objectifs sous la grille SMART, pour m’aider à les préciser :

  • Spécifique 
  • Mesurable
  • Atteignable
  • Réaliste 
  • Temporels

Par exemple, acquérir 2 méthodes d’ouverture et de clôture d’atelier pendant la journée. Au lieu d’ “acquérir des outils d’animation”
Photo by Aron Visuals on Unsplash

Pitch

Même si j’adore les brioches, ce n’est pas de cela dont je vais parler. 

Pitch est un terme anglais à la base qui est aujourd’hui beaucoup utilisé dans le monde des startups et en entreprise. L’idée de ce mot est de sortir des présentations longues et fastidieuses, pour arriver à des présentations beaucoup plus courtes et dynamiques. 

Un peu comme si on passait d’un film d’1h30 à une bande-annonce alléchante qui donne envie d’aller voir le film au cinéma.

De multiples variantes sont possibles : de l’elevator pitch qui dure une trentaine de secondes au pitch sur scène devant une centaine de personnes.

J’aime beaucoup ce format : c’est un exercice très formateur pour ceux qui délivrent un pitch de résumer leur idée en quelques instants. 

Mon conseil pour un pitch percutant : avoir un objectif bien précis en tête et construire son pitch avec cet objectif en fil rouge. Cela vous permettra d’être plus percutant et de créer un lien avec votre public.

Envie de développer vos compétences oratoires ? Je vous recommande hautement l’association Toastmasters, implantée un peu partout dans le monde. C’est un superbe tremplin pour cela. 

Vous pouvez aussi regardez les excellentes vidéos de WAYTA à ce sujet. 
Photo by Wonderlane on Unsplash

Question

Phrase qui exprime une demande d’information, clarification ou d’expression de point de vue.

Les questions sont un de mes outils préférés en facilitation.

Poser la bonne question au bon moment peut parfois déclencher des déclics importants dans un groupe et aider à passer d’une phase à une autre.

Par exemple, pour commencer un atelier découverte autour du bonheur au travail, vous pouvez proposer aux participants de discuter en petits groupes autour de questions comme “pour vous, qu’est-ce que le bonheur au travail ?” ou encore “qui en sont les acteurs ?”. Poser des questions donne le pouvoir à vos participants et leur permet de partager leurs ressentis et opinions avec les autres.

J’aime également beaucoup poser des questions pour briser la glace au début de mes ateliers. Dans cette optique nous avons créé plusieurs jeux de conversation avec Edith Maulandi : l’Antisava. Ce sont des questions qui sortent de l’ordinaire et visent à créer des échanges authentiques entre les participants d’un atelier. Vous pouvez les télécharger librement ici

Une de mes questions préférées (que je sers presque à toutes les personnes que je rencontre) est : “quel est ton rêve ?”.

Photo by Camylla Battani on Unsplash

ROTI

“Return On Time Invested”, ou retour sur le temps investi. Méthode qui permet d’évaluer la satisfaction des participants.

Le ROTI est une technique d’animation qui permet aux facilitateurs d’une réunion de connaître le ressenti des participants par rapport à l’utilité de l’atelier. 

A la fin de l’atelier, proposez à vos participants de lever leur main et indiquer avec leurs doigts de 1 à 5 a quel point cet atelier valait qu’ils y passent du temps

Une note de 1 indique que la valeur créée a été bien inférieure aux attentes du participant et une note de 5 indique que la valeur créée a été bien supérieure aux attentes du participant.

Photo by Daniel Jensen on Unsplash

Sketchnote

L’art de prendre des notes de manière visuelle, en combinant mots et dessins.

Dans l’univers du visuel, plusieurs mots  sont souvent utilisés de manière interchangeables : facilitation graphique,  sketchnoting et scribing. 

Les définitions que je vous présente ici sont réadaptées des définitions proposées par Axel Mage.

Commençons par le scribing. Le scribing est une technique de prise de notes visuelle pendant un événement. La personne chargée de réaliser le scribing prend des notes sur un support à différents moments de la journée, pour faciliter la compréhension par les participants du contenu et avoir une restitution visuelle à la fin de la journée. Le scribeur n’est pas forcément en interaction avec les participants mais bien en captation de contenu.

Le sketchnoting est la même technique, appliquée à soi. Pas de restitution à un collectif à la fin. Par exemple, quand vous prenez des notes visuelles pour vous souvenir d’une conférence, il s’agit de sketchnoting.

La facilitation graphique est le mélange du scribing avec une compétence de facilitation. C’est une personne qui va et prendre des notes de manière visuelle et s’en servir comme d’une aide pour guider le groupe à travers sa facilitation. 

Template

Document pré-formaté que les participants rempliront pendant l’atelier

Au tout début de mes aventures en facilitation je n’utilisais pratiquement pas de template. Eh oui, qui dit templates dit impressions. 

Puis, j’ai collaboré avec Anneline Vanseymortier, une super facilitatrice qui m’a montré la puissance d’un template.

Un template consiste tout simplement à préparer avant votre atelier des documents que les participants rempliront pendant l’atelier. 

Le but est de leur simplifier au maximum la vie sur la forme de leur travail, pour qu’ils puissent se concentrer sur le fond du contenu.

Par exemple, si vous savez qu’à un moment de votre atelier vous faites travailler les participants sur un plan d’action, vous pouvez leur préparer un template de plan d’action. Cela peut ressembler à un tableau vierge à remplir avec plusieurs intitulés (action, échéance, détail, personne responsable), ou à une frise chronologique.

L’idée n’est pas de produire une quantité monstrueuse de papier mais d’identifier les moments où vous pouvez faciliter la vie à vos participants et de trouver un format de document qui les aide à avancer sur leur travail.

Quelques exemples de templates connus : le retroplanning, l’agenda, le business model canvas, la carte d’empathie, le Happy Startup Canvas, le pitch canvas…

Par ici pour consulter une collection de 50 templates : http://masterfacilitator.com/canvas-collection/

Photo by Estée Janssens on Unsplash

Théorie U

Modèle en plusieurs étapes pour aider un groupe à résoudre un enjeu complexe

La Théorie U est l’une des théories les plus complètes de “conduite du changement”. Si on part du constat que la conduite du changement est d’amener un groupe d’un état A à un état B, la théorie U est un ensemble d’étapes pour structurer ce passage.

Etape 1 : poser une intention partagée (“co-initier”)

Etape 2 : voir la réalité et comprendre les points de vue des participants (“co-sentir”)

Etape 3 : imaginer tous les futurs possibles (“co-présencer”)

Etape 4 : tester les différents scénarios qui ont émergé dans l’étape précédente et commencer à passer à l’action (“co-créer”)

Etape 5 : co-développer et pousser les solutions plus loin dans leur mise en action.

La Théorie en U a été développée par Otto Scharmer et son équipe lors de processus complexes. Par exemple, pour résoudre des défis planétaires ou des crises politiques.

Ce qui me plait beaucoup dans cette théorie est le fait de prendre son temps. Avant d’imaginer des solutions à des problèmes complexes, il s’agit de d’abord réfléchir au sens commun que l’on veut donner au travail de groupe. 

Puis de se plonger les uns dans les perspectives des autres. Sans réellement comprendre les points de vue de l’autre, on ne peut pas imaginer de futur probable et on reste au stade de la fiction.

Pour en découvrir plus sur la Théorie en U, je vous conseille l’ouvrage La Théorie U, l’essentiel, très accessible et inspirant

Photo by Caleb Jones on Unsplash

Valeur

Ce en quoi nous croyons et qui guide nos actions et nos choix

Chaque personne a ses propres valeurs. Même si on peut se dire qu’il existe des valeurs universelles, chacun a sa propre vision du monde. 

Par exemple, si derrière la valeur “responsabilité” une personne peut comprendre “je prends en charge les projets du début jusqu’à la fin et je n’abandonne pas”, une autre personne pourra comprendre “je fais en sorte que mes actions aient un impact positif auprès des autres”.

Un de mes exercices préférés pour faire réfléchir un groupe à ses valeurs est de leur demander de choisir des valeurs parmi une liste, les prioriser, puis mettre des verbes d’action à côté de chaque valeur. 

Associer une valeur à un verbe permet de l’incarner dans l’action. 

On peut même aller plus loin et demander aux participants de s’auto-évaluer (à quel point cette valeur est-elle respectée dans sa vie professionnelle / personnelle) et de noter une action pour aller encore plus loin dans le respect de cette valeur.

Loin d’être un simple affichage dans une entreprise, je crois que les valeurs ont une importance fondamentale dans une organisation. Les valeurs ont un sens : explicitons-le aux collaborateurs de nos projets, donnons-leur vie et recrutons avec ces valeurs pour que les collectifs formés soient alignés et plein de sens. 

Pour en lire plus sur les valeurs, je vous conseille le très bel article de Maxime de Beauschene à ce sujet.

Et la vidéo de tout le monde s’en fout :

World Café

Le World Café est l’une de mes méthodes préférées d’animation.

Il consiste à prendre un sujet que l’on souhaite explorer et le diviser en plusieurs sous-questions que vos participants vont explorer de manière successive.

Guide d’utilisation : 

1. En partant du thème, déterminer 3 ou 4 “sous-questions”. Par exemple autour du thème de l’optimisme, ça pourrait être : “Qu’est-ce que l’optimisme ?”, “A quoi l’optimisme peut-il servir ?”, “Quels sont les inconvénients de l’optimisme ?”. 

2. Proposer aux participants de se répartir en groupes autour de chacune de ces questions. A ce stade-là, votre salle est donc divisée en 3 ou 4 îlots. 

3. Donner aux groupes 10 à 20 minutes pour répondre à la question. 

4. Une fois le temps écoulé, les participants tournent de table et vont répondre à une autre question. Une seule personne reste à chaque table pour rapporter ce qui a été dit aux nouveaux arrivants. 

5. Répéter jusqu’à ce que tous les participants aient fait toutes les tables

Optionnel : restitution par chaque rapporteur de table pour sortir les points saillants 

Envie d’explorer le World Café ? Je vous conseille ce très chouette article sur My Happy Job.

Xérostomie

Le fait d’avoir la bouche et la langue sèche.

Bon, je vous avoue que trouver un mot qui commençait par X n’a pas été aisé. Merci Chloé de m’avoir fait découvrir ce mot que je ne connaissais pas.

Alors, sur une note plus légère pour ce mot, je vous invite à prévoir de l’eau quand vous organisez vos ateliers. 

De l’eau en gourde pour vous qui facilitez. Et des carafes et verres (ou ecocup) pour vos participants. 

Pensons zéro déchet pour nos ateliers, pour qu’ils créent un impact le plus positif possible !
Photo by Raychan on Unsplash

Yin Yang

L’alternance nécessaire des rythmes pendant votre atelier.

Je crois fondamentalement qu’un atelier réussi est un atelier qui alterne différents rythmes : lent et rapide, feu et glace, yin et yang. 

La magie de la facilitation consiste, entre autres, à sentir les changements subtils dans la motivation et l’énergie des participants et à les amener d’une phase à une autre.

En prévoyant à l’avance d’alterner un rythme intense et un autre plus lent dans votre atelier, vous vous assurez l’endurance et la motivation du groupe tout au long de votre atelier.

  • L’énergie yin sera une énergie plus douce, lente et vers l’introversion.
  • De l’autre côté, l’énergie yang sera dynamique, tournée vers l’action et la mise en mouvement.

Il n’y a pas de recette miracle : à chaque atelier, chaque public et chaque animateur son alternance idéale.

Dans des ateliers de production, il peut être utile de garder une moyenne de rythme assez haute pendant l’événement. Par exemple, les Startup Weekend où les participants ont 54 heures pour avancer le plus possible sur leur projet d’entreprise.

D’un autre côté dans des ateliers plus introspectifs, la moyenne sert plutôt lente. Par exemple pour une session de méditation.

Cependant, même dans des moyennes très hautes ou très faibles on observe une variation de rythme. Par exemple la pause café qui permet de ralentir pendant le Startup Weekend. Ou la mise en énergie pour réveiller le corps à la fin d’une séance de méditation. 

Photo by Alex on Unsplash

Zen

La posture qui vous permet (entre autres) de demeurer à l’écoute de vos participants.

A la base, le zen est une branche japonaise du bouddhisme. Aujourd’hui “zen” est aussi un adjectif pour désigner une personne / situation calme, apaisante et sereine. 

Cultiver la sérénité est une des attitudes qui m’aide le plus à animer des ateliers.

Rester zen me permet par exemple de ne pas réagir à chaud quand un participant “dérange” le déroulé de mon atelier. Cela me permet également de rester à l’écoute des sensations des participants et de mon corps : écouter les signaux subtils qui indiquent que le groupe s’endort, qu’il faut le redynamiser, ou que j’ai besoin d’une pause ou d’échanger avec ma co-facilitatrice.

L’astuce ultime : respirer. Respirer profondément avant de réagir à une remarque qui nous perturbe. Prendre de grandes respirations le matin en se réveillant le jour de son atelier (voire tous les jours). Prendre 3 grandes inspirations et expirations avant d’accueillir vos participants.

Vous pouvez même guider le groupe à respirer à plusieurs moments de la journée. Vous verrez, ils apprécieront beaucoup de moment de calme et de reconnexion. 

Pour plus d’astuces sur la respiration, vous pouvez vous renseigner sur la cohérence cardiaque, vous y trouverez de très beaux exercices. 

Photo by Saffu on Unsplash

Et voilà, c’est la fin de cet abécédaire de la facilitation. J’espère que vous avez apprécié ce travail. Merci encore à tous ceux qui m’ont aidée à trouver des mots et ont collaboré à cet alphabet.