Faciliter pour développer 5 compétences essentielles

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Il y a quelques mois, je (re)découvrais les inner development goals – ces compétences nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU.


Parmi ces 21 compétences, la facilitation en développe tout particulièrement 5 :
– L’ouverture et l’envie d’apprendre.
– Orientation et vision long terme
– Empathie et compassion.
– Compétences communicationnelles.
– Courage.

#1 Ouverture et l’envie d’apprendre.

En tant que participant.e d’atelier en intelligence collective
> Participer à un atelier en intelligence collective c’est s’engager dans un processus, se mettre en posture active. Par les méthodes utilisées, les déroulés créés, la facilitation pousse les participantes des ateliers à creuser de nouvelles solutions, à s’ouvrir à et imaginer de nouveaux possibles.

En tant que commanditaire
> La facilitation implique d’aller dans l’inconnu. C’est souvent passer d’un petit champ des possibles (une option préférée imaginée par une personne ou une minorité de personnes, avec un prisme étroit) à un grand champ des possibles avec une nouvelle diversité d’opinions, d’options, d’avis.
C’est relâcher l’idée que mon idée est la meilleure et muscler ma capacité à imaginer d’autres possibles.

En tant que facilitateur-trice
> La facilitation implique de faire confiance au groupe. A chaque séminaire facilité je ressens un moment de tension. Est-ce que le résultat va être suffisamment intéressant ? Est-ce qu’on va y arriver ? Est-ce que le déroulé est le bon ? Est-ce qu’on a les bonnes personnes ? Puis je me rappelle de faire confiance au groupe pour trouver les solutions. Qu’ils ont toutes les clés en main. Ce n’est pas à moi d’impulser.

1 astuce pour développer l’ouverture et l’envie d’apprendre en facilitation : inviter des personnes variées. Plus vous aurez une diversité de parties prenantes, d’avis, d’expériences, de personnalités, plus l’atelier pourra ouvrir le champ des possibles. Exemple : pendant un atelier de raison d’être, convier des fournisseurs, des clients et des étudiants.

#2 Orientation et vision long terme.


En tant que participant.e d’atelier en intelligence collective
> Rentrer dans une démarche de facilitation et/ou d’intelligence collective peut aider des parties prenantes d’un sujet à aborder le sujet dans sa globalité. A comprendre ce qui se joue sur ce sujet à long terme et à dézoomer d’une perspective de l’immédiat.

En tant que commanditaire
> Un atelier d’intelligence collective est l’opportunité de prendre en compte le contexte de l’organisation dans le cadre de laquelle l’atelier a lieu. Quels sont les besoins à court-terme, mais aussi les besoins à long-terme ? De l’organisation directe (salariés, dirigeants, actionnaires), mais aussi de tout l’écosystème humain et non-humain de l’organisation.
Souvent, on imagine des idées, des solutions dans des ateliers d’intelligence collective. Je rêve que tous les commanditaires de ces ateliers (quels que soient les sujets – j’inclus les stratégies business) posent la durabilité des solutions à 7 générations dans le futur comme un critère de choix des solutions. Nous ne pouvons plus en faire l’impasse.

En tant que facilitateur-trice
> En amont, c’est amener le commanditaire à identifier la vraie question profonde dont le groupe a besoin : ce qui va solutionner le problème au long-terme et en profondeur.
Et c’est amener à prendre le contexte en compte.

1 astuce pour développer l’orientation et la perspective long terme : poser la question “Quel impact est-ce que cette solution / idée aura dans 7 générations dans le futur ?”

Inspirations : épisodes 101 et 102 de Podcast La Licorne sur le temps long https://lnkd.in/e43TGyED
Le principe des 7 générations, basée sur la Great Law de la confédération Haudenosauneehttps://lnkd.in/dPwxHitz
La conférence Etre un bon ancêtre de Roman Krznaric https://lnkd.in/exNpiGdh

#3 Empathie et compassion

En tant que participant.e d’atelier en intelligence collective
> Participer à un atelier facilité, c’est l’occasion d’écouter. D’aller au-delà des préjugés et de s’ouvrir à une compréhension profonde de ce qui peut se jouer pour des individus dans un collectif, de ce qui peut se jouer pour des parties prenantes dans un projet complexe.
Des méthodes comme les cercles de parole, l’écoute empathique, ou même simplement les échanges en binômes ou en petits groupes sont des ingrédients magiques pour stimuler l’empathie et la compassion.
Le but du jeu n’est pas de se mettre d’accord, mais d’élargir notre vision des sujets. Un peu comme si on cherchait à rassembler les différentes pièces d’un grand puzzle.

En tant que commanditaire
> C’est l’occasion de sortir de ses rôles habituels (souvent ce sont les personnes à la direction d’une organisation qui commanditent un atelier), de déposer la casquette de garant de la stratégie, et vraiment écouter.
C’est chercher à comprendre ses équipes, ses partenaires, ses parties prenantes en profondeur.

En tant que facilitateur-trice
> Faciliter, c’est prendre en compte que dans un atelier, chacun a son vécu, son expérience, et c’est comprendre que, même si des réactions ne sont pas toujours confortables à gérer (quid de telle personne qui prend toute la place, de telle autre qui râle en permanence et j’en passe…) ces personnes ont à apporter au groupe. C’est se rappeler de nos préjugés, de nos biais (nous sommes humains donc nous ne sommes pas neutres mais constamment biaisés, notamment par nos expériences passées), les suspendre au mieux que possible, pour créer des conditions d’écoute et de participation pour tout le groupe et pas seulement les personnes avec qui on a le bon feeling.

1 astuce pour faciliter l’empathie et la compassion. Arrêter les météos d’équipe à tout va et faire de vrais temps d’inclusion qui permettent à chacun de comprendre pourquoi ils sont invités, ce qu’on attend d’eux et pourquoi leur contribution est importante.

Inspirations : Pépite 7 de Podcast La Licorne – Inclusion ou icebreaker ? https://lnkd.in/eASU2yS9

#4 Compétences communicationnelles

En tant que participant.e d’atelier en intelligence collective
> Participer à un atelier facilité, c’est danser entre s’exprimer, écouter et co-créer. S’exprimer pour partager son expérience, son vécu, ses idées.
Ecouter pour comprendre.
Et co-créer pour créer de nouvelles choses.
1+1=3

En tant que commanditaire

> C’est l’occasion de développer une culture du dialogue dans son organisation.
3 effets positifs d’une culture du dialogue :
– Efficacité au quotidien de l’équipe (si on se parle, on peut plus facilement résoudre les problèmes que dans une culture de non-dits ou d’agressivité)
– Plus grande capacité d’innovation (quand les opinions sont valorisées, entendues, cela donne beaucoup plus envie d’avoir des idées qu’une culture où les opinions et idées sont tout de suite critiquées ou rejetées),
– Engagement des équipes (écouté, entendu, j’ai plus de chance de m’engager sincèrement et volontairement dans mes actions au quotidien que si je ne compte pas)

En tant que facilitateur-trice
> Faciliter m’a clairement aidé à développer mes propres compétences de communication : à gagner en clarté dans la manière dont je m’exprime, à donner du sens de manière à ce que cela parle à différentes personnes, à diversifier mes manières d’être et de faire pour inclure différentes manières d’être / faire / voir le monde.
J’ai aussi énormément développé mes capacités à passer de la tension à l’ouverture, que ce soit avec mes collègues, mes clients, mes commanditaires, ou moi-même.

1 astuce pour faciliter les compétences communicationnelles : laisser suffisamment de temps de partage.

Inspirations : défi Transformez vos relations professionnelles https://lnkd.in/ex3hPbb2
Le podcast Grand Ecart de makesense (merci Solène Aymon et Lucie Chartouny) https://lnkd.in/eN3sZX4e
Le guide Comment coopérer entre parties prenantes de Veolia https://lnkd.in/eCb5prDk (merci Antoine Brachet pour la découverte)

#5 Courage

En tant que participant.e d’atelier en intelligence collective
> Le courage de s’exprimer et de dire véritablement sa propre vérité plutôt que de garder les informations pour soi. Mais aussi le courage de changer d’opinion, de s’ouvrir à d’autres options. (et ce n’est pas si facile que ça !)

En tant que commanditaire
> Le courage d’aborder les vrais sujets dont l’organisation a besoin, sans influencer vers sa solution préférée.
Le courage de ne pas avoir raison sur tout (voire d’avoir eu tort)
Et le courage de la vulnérabilité. Je repense à ce dirigeant rencontré en septembre qui, devant son équipe, a admis l’impact négatif d’une de ses manières de faire sur ses clients et s’est engagé à la changer.

En tant que facilitateur-trice
> Le courage d’être soi, avec toutes ses couleurs, compétences, appétences. Le courage de dire je ne sais pas. Le courage d’aborder le sujet implicite dont personne ne parle. Le courage d’explorer l’inconnu.

1 astuce pour faciliter le courage en atelier : dire en début d’atelier qu’on cherche des conversations authentiques et vraies plutôt que des réponses qui plairont à tout le monde

Inspirations : le livre, podcast et site Dare to lead de Brené Brown https://lnkd.in/ev7hVfDY
l’épisode 3.13 de Podcast La Licorne avec Jeanne Granger et Maxime Barluet de Beauchesne – Comment faire une catharsis en séminaire d’équipe ?
Le poème Brave space, pour inviter à des espaces de courage https://lnkd.in/e-yAZ8gh