Dans la littérature de facilitation, on peut retrouver pléthore de définitions, qui recoupent des visions et contextes différents de la facilitation.
“La facilitation professionnelle regroupe un ensemble de pratiques qui vise à rendre la tâche d’un collectif plus facile tout en utilisant au mieux le temps et l’intelligence des individus qui le composent” Jean-Philippe Poupard , Devenir facilitateur
“La facilitation est le fait de soutenir un groupe qui passe par un processus” Sage Crump – dans Holding Change d’adrienne maree brown
“La facilitation est un engagement envers le pouvoir du collectif. Nous tenons l’espace pour que les humains se trouvent les uns les autres” adrienne maree brown, Holding Change
Dans cette formation, voici la définition que je vous propose de la facilitation.
“La facilitation est un processus, des outils et une posture qui permettent
à un groupe ou une équipe
d’explorer ensemble leurs réponses à un besoin,
de manière solide, inclusive et sécurisante pour les personnes qui y participent”
Le processus nous rappelle que dans une facilitation il y a un début, un milieu et une fin : ce processus est défini dans le temps. En facilitation, nous n’avons pas d’obligation de résultat, mais une attention particulière au processus.
Les outils de facilitation font écho aux outils concrets, aux modalités d’animation ainsi qu’au matériel de facilitation.
La posture de facilitation est une posture au service du client et non-ingérente (c.f code d’éthique quelques pages plus bas).
La facilitation peut s’adresser à un groupe ou à une équipe : à des personnes qui viennent de se rencontrer tout comme à des collaborations de longue durée. Les personnes n’ont pas besoin d’avoir un objectif commun.
Une facilitation peut agir à plusieurs niveaux :
- Individuel : répondre aux objectifs personnels des participant.e.s du groupe. Dans ces cas là on parle d’intelligence collaborative ; l’atelier est au service des objectifs individuels (source)
Par exemple : un groupe d’entrepreneurs où on fait du co-développement
- Collectifs : répondre à des objectifs communs du groupe. Dans ces cas-là on parle d’intelligence collective ; l’atelier est au service de l’objectif commun.(source)
Par exemple : un séminaire d’équipe où on cherche à définir le plan d’action pour l’année à venir
- Sociétaux : le contexte, l’environnement dans lesquels ont lieu l’atelier peuvent faire émerger de nouveaux besoins (par exemple : crise écologique).
Par exemple : des débats publics où l’on cherche une solution à un sujet qui concerne un groupe plus élargi que celui présent
L’utilisation du mot “explorer” met l’attention sur la démarche de la facilitation : les participant.es partent en recherche d’une solution qui n’existe pas encore. Il est probable que dans un atelier de facilitation on passe par des détours, on s’égare et on ne trouve pas la bonne réponse du premier coup.
L’exploration se fait ensemble: le facilitateur.trice n’apporte pas de solution ou d’expertise, c’est le groupe qui va utiliser ses connaissances et compétences pour trouver une ou des réponses au sujet du jour.
Une démarche de facilitation peut être plus ou moins participative.
Jean-Philippe Poupard, dans son livre Devenir Facilitateur, fait ainsi la différence entre des processus :
- Participatifs : le groupe / les parties prenantes partagent des idées, opinions et participent à donner des points de vue sur un sujet, mais la décision revient à une personne ou à un groupe en particulier. La décision n’est pas prise le jour J avec le groupe de participant.es
- Collaboratifs : le groupe explore et choisit ensemble
Il n’y a pas de modalité meilleure dans l’absolu que l’autre. Le plus important est la clarté sur le processus choisi, notamment vis-à-vis des participant.es, pour ne pas créer de frustration ou d’attentes décorrélées de la réalité.
Les besoins d’une facilitation peuvent être multiples :
- ✍️ PRODUCTION : Produire un résultat tangible (collectif ou individuel).
Par exemple : plan d’action, stratégie, raison d’être, idées pour répondre à une question (avec ou sans choix)
- 🤝 LIENS : Un objectif relationnel.
Par exemple : créer du lien dans l’équipe, inclure une nouvelle personne
- 💚 EXPÉRIENCE : Vivre une expérience de transformation.
Par exemple : un moment hors du temps, un moment de passage, une célébration, un moment qui décuple la créativité, une expérience d’écologie profonde…
Une facilitation solide s’appuie sur les compétences (savoir-faire et savoir-être) du facilitateur.trice. Vous pourrez découvrir dans l’exercice “carte de mes compétences” une manière de cerner les compétences sur lesquelles vous pouvez vous appuyer et celles qui sont encore à développer.
Une facilitation inclusive inclut les bonnes personnes par rapport à l’intention du rassemblement, et créé les conditions de participation pour que chacun.e participe dans sa singularité. Dans le module 2 nous reviendrons sur les phases d’accueil et d’inclusion.Une facilitation sécurisante donne des points de repère aux participant.es et crée de la clarté pour que les participant.es puissent accéder à une sensation personnelle de sécurité.