Le triptyque “Tête-coeur-corps” est parfois utilisé en facilitation pour désigner une pratique holistique de la facilitation.
Les participant.e.s ne sont plus seulement des cerveaux qui réfléchissent (“des cerveaux sur un bâton” comme dirait Joanna Macy) ; on laisse également de la place à leur corps, à leurs ressentis et leurs émotions.
Attention
Il ne s’agit pas de changer votre pratique pour la changer, parce que ça serait plus innovant. Cela doit se faire au service du groupe.
Pratiquer une facilitation tête-coeur-corps doit se faire dans le respect du consentement des participant.e.s. Les émotions, le corps, les ressentis peuvent mettre certain.e.s participant.e.s sur la défensive, voire les désengager de ce que vous proposez.
Clé n°1 – L’intention
Quand vous préparez vos ateliers, soyez au clair sur votre intention. Autrement dit, la raison pour laquelle vous organisez cet atelier. A quoi doit-il vraiment servir pour vos participant.e.s ?
L’intention vous permet de choisir les méthodes les plus adaptées ; celles qui vont permettre aux participant.e.s d’y arriver, plus que les méthodes “sexy” ou à la mode en ce moment.
Les moments où je me plante en facilitation sont très souvent ceux où j’oublie l’intention et les besoins du groupe pour me faire un kif sur une méthode que j’aime particulièrement.
Clé n°2 – La progressivité
Notre système nerveux n’est pas toujours fan de surprises.
Pour éviter de déclencher une réaction de fuite / défensive dans votre groupe, vous pouvez graduer votre facilitation au fur et à mesure.
Exemple : commencer avec un moment pour se connecter à ses propres émotions (2 min de réflexion personnelle), puis un partage en binôme, puis un partage en grand groupe.
Exemple : commencer par un moment pour s’étirer avant de faire des mouvements plus amples.
Clé n°3 – Le consentement
L’objectif : créer un cadre de sécurité pour que les participant.e.s puissent écouter leurs besoins, dire oui et s’engager dans les activités qui leur correspondent et dire non sans avoir à se justifier.
Par exemple : poser le principe de consentement dans le cadre de démarrage, expliciter les activités pour que vos participant.e.s décident s’ils veulent s’y engager, quand un.e participant.e ne s’engage pas dans une activité ne pas chercher à questionner sur le pourquoi (sinon on remet en question le principe même du consentement)
Pour laisser de la place au 💛 cœur, j’adore créer des espaces de …
Emerveillement
Exemple : projeter les vidéos OneHome, une marche de contemplatation dans la nature
Partage
Exemple : cercles de parole, balades à 2 pendant 40 minutes sur un sujet précis
Créativité
Exemple : créer une synthèse visuelle, dessiner ses apprentissages
Pour laisser de la place au 💃 corps , j’adore …
Faire des vraies pauses déjeuner
de 1h30 au moins, si possible plus
Des repas qui nourrissent pleinement
avec de belles couleurs, saveurs
Faire bouger les participant.e.s
Exemple : shaking pour passer d’un état à l’autre, étirements en début d’après-midi
Les siestes et les moments d’intégration au calme
Pour approfondir, vous pouvez…
Lire mon article complet sur le consentement en facilitation