Hier matin, on se réunissait à +de 50 personnes pour réfléchir à la question “Comment prendre soin des individus et du collectif”, au sein du Club des Communautés de makesense.
1h20 incroyable de partages, d’humanité, et surtout d’envie de prendre soin des autres, ou comme le formule Mylène Marvin (She, her), d’amener du soin aux individus et aux collectifs.
Qu’est-ce qu’amener du soin ?
❌ Ce n’est pas materner les personnes en permanence.
❌ Ce n’est pas l’absence de feedbacks ni éviter toute discussion inconfortable.
❌ Ce n’est pas étouffer les personnes avec des attentions constantes.
❌ “Prendre soin n’est pas sacrificiel ni oppressif” Mylène
Amener du soin …
✅ c’est répondre aux besoins fondamentaux des personnes. Avant de rajouter des grands séminaires annuels au vert, des cours de yoga… assurons-nous que les personnes se sentent en sécurité dans le groupe
✅ C’est commencer par accueillir, vraiment, les personnes dans les groupes dans lesquels nous faisons partie. (1ère étape de la sécurité psychologique selon Timothy R. Clark – merci Myriam Hadnes pour la découverte)
✅ C’est autoriser les membres des groupes dans lesquels nous sommes à tester, observer, faire des erreurs, apprendre.
✅ C’est permettre aux personnes dans nos groupes d’être autonomes, de se déployer pleinement, de contribuer.
✅ C’est aussi créer des espaces de feedback, des moments pour remettre en cause ce qui existe.
✅ Créer des respirations pour sortir de l’immédiat
✅ Se rappeler que nous avons des humain.e.s complexe en face de nous, avec leurs failles et leur beauté.
✅ C’est inclure la différence, la singularité, la diversité. Et aussi inviter les bonnes personnes aux bonnes réunions.
✅ C’est aussi s’amener du soin à soi.
Et on en revient à la question POURQUOI amener du soin ?
🌱 L’inverse d’amener du soin ce serait traiter les personnes de manière froide, unilatérale. Personne n’a jamais pu contribuer, apprendre au sein d’un groupe en étant ignoré.
🌱 Parce que dans les métiers à impact, l’attention peut être vite tournée vers le public que l’on accompagne : les bénéficiaires, les clients, dont on veut améliorer les conditions de vie. Cela ne doit pas se faire au détriment de l’équipe. Une équipe en bonne santé = un projet en bonne santé. Une équipe en burn-out permanent ou sur le bord de l’être n’est pas une équipe performante / fonctionnelle.
🌱 Parce que c’est politique. Ralentir. Rêver. Prendre soin de nos besoins fondamentaux (le lien, l’épanouissement, le sens) nous permet de nous “déscotcher” du quotidien, prendre du recul, déployer notre imagination et sortir du modèle dominant. Prendre soin nous permet de nous rappeler de ce qui est vraiment important. Et d’imaginer d’autres manières de faire / être / vivre / travailler etc…
Si vous facilitez / animez des groupes, communautés, collectifs, voici 4 étapes tirées de “The 4 stages of Psychological Safety” de Timothy Clark, pour créer de la sécurité psychologique dans les groupes dans lesquels vous êtes.
1. Créer une sécurité d’inclusion
Faire sentir aux personnes qu’elles sont acceptées dans le groupe. Et cela en dehors de leurs compétences, ici on est vraiment sur de l’acceptation de la personne en tant que personne.
Exemples de techniques de facilitation : dire bonjour à chaque personne, remercier les participants d’être là, nommer la diversité dans le groupe et dire qu’elle est la bienvenue.
2. Créer une sécurité d’apprentissage
Permettre aux personnes d’apprendre, poser des questions, observer, tester, faire des erreurs.
Exemples de techniques de facilitation : demander à chacun de noter ses questions en amont dans un formulaire anonyme / faire un boite à question le jour J. Encourager des échanges en petits groupes ou binômes après une intervention pour leur proposer d’échanger sur les points saillants et de noter leurs questions. Créer des moments d’expérimentation et de mise en pratique sans enjeu. Créer des binômes avec une personne expérimentée et une personne qui apprend (en cofacilitation, rien de tel pour monter en compétences)
3. Créer une sécurité de contribution
Permettre aux personnes de contribuer pleinement, être membre à part entière de l’équipe, avoir du pouvoir d’action et de l’autonomie.
Exemples de techniques de facilitation : clarifier les rôles des uns et des autres dans un atelier. Attribuer / proposer des rôles de prise de notes, de gardien du temps. Autonomiser les groupes en leur imprimant les consignes et le timing détaillés. Former des facilitateurs par sous-groupes.
4. Créer une sécurité de challenge
Autoriser le challenge de l’existant, le feedback d’amélioration, la remise en question de ce qui est déjà fait.
Exemples de techniques de facilitation : Créer des espaces de feedbacks où l’accent est mis sur comment résoudre les défis éventuels. Utiliser les chapeaux de Bono pour remettre en question des idées.
Envie de creuser le sujet ? Je vous recommande le fabuleux livre de Thimothy Clark : the 4 stages of Psychological Safety.