Continuons la série de portraits de Chief Happiness Officer. Aux derniers épisodes, j’ai échangé avec :
- Griet Deca, Chief Happiness Officer de Tryangle Bvda, avec qui nous avons échangé du stress au travail et de la mission réellement utile du CHO. L’article ici.
- Julie Clément, fondatrice de Makiba : autour de la culture d’entreprise et du rôle stratégique du CHO. L’article ici.
- Valérie Bacon, Chief Happiness Officer externalisée et directrice associée de Fabbest. L’article ici.
- Thu-Thuy Trinh, Chief Happiness Officer d’inspearit. L’article ici.
- Aurélie Bargy, Happiness Manager pour OLBEE (Osez le Bonheur en Entreprise). L’article ici.
- Delphine Coffart, facilitatrice happycultrice et Chief Happiness Officer tous les lundis chez T&B Verger. L’article ici
Récit de mon échange avec Stéphane Gueguen, Fondateur d’Happiness Work, Chief Happiness Officer externe et organisateur des journées internationales du bien-être au travail. Merci à Aurélie Bargy qui nous a mis en relation !
3 apprentissages de nos échanges
1. Voir au-delà du titre
Pendant notre échange j’ai partagé à Stéphane ma frustration liée à plusieurs articles récents qui dénigrent le travail de fond autour du bien-être au travail. Articles écrits par des sociologues, économistes très compétents dans leurs domaines, mais qui ont une vision réduite du métier de Chief Happiness Officer
“On voit même des ” Chief Happiness Officers “, chargés d’instaurer ce bonheur forcé : le baby-foot, les plantes vertes et la méditation express du midi se substituent au projet, au travail et au sens.”. Source : Challenges
Le titre en soi que l’on va donner à quelqu’un qui s’occupe du bien-être au travail n’a pas grande importance.
“Ce qui compte, c’est le contenu que l’on met dans ce poste. Certaines entreprises vont vouloir nommer un collaborateur, un “CHO” car ça fait “fun” mais le contenu du poste reste superficiel. Cela s’apparente à du happywashing. A mes yeux, ceux-là ne sont pas vraiment des CHO ! Et d’autres entreprises vont aussi nommer un CHO mais avec un rôle à jouer qui va bien au-delà du “bling-bling” et qui permet de favoriser les piliers du bien-être (autonomie, sens, cohesion, communication, management, etc…) comme chez OVH par exemple. Enfin, certaines entreprises ne souhaitent pas ou n’osent pas le nommer CHO mais son rôle peut s’en apparenter. On pourra trouver comme titre “responsable transformation” comme chez SEB France ou AXA Banque.” Stéphane Gueguen
2. Se préparer aux réticences
Tout le monde ne sera pas forcément convaincu dans une organisation de la mise en place d’une démarche de bien-être au travail. Mais au lieu de se fatiguer à convaincre tout le monde, le rôle du CHO est plutôt de travailler avec les premiers convaincus et par l’action de démontrer l’intérêt de la démarche.
Comme plusieurs personnes que j’avais interviewées auparavant, Stéphane a insisté sur l’importance du travail en équipe : le CHO ne doit pas être seul mais s’appuyer sur une équipe.
3. Utiliser des méthodes d’intelligence collective
Pour faciliter la mise en oeuvre d’une démarche de bien-être au travail, Stéphane me conseillait d’avoir des échanges individuels avec chaque membre de mon équipe pour percevoir ses besoins. Puis de mettre en place des ateliers / échanges plus collectifs, basés sur des méthodes d’intelligence collective.
Stéphane m’a parlé de la méthode Lego Serious Play qu’il utilise, ainsi que de photolangage. On pourrait également y rajouter :
- La méthode de débat philosophique (sujet que nous explorons en ce moment avec Sibylle Lamson d’ailleurs) : idéale pour un sujet complexe, pour créer le débat, permettre à chacun de s’exprimer et d’arriver au bout de plusieurs séances à une vision plus partagée d’un enjeu
- Les World Café : idéaux pour démarrer l’appropriation d’une notion
- La technique de FishBowl, idéale pour des groupes bavards
- Le Speed Boat, technique idéale pour les personnes qui apprennent / échangent plutôt de manière visuelle
2 idées à mettre en place
- Prévoir des échanges individuels avec les membres de l’équipe Enactus France sur le bien-être au travail : pour bien comprendre la vision de chacun, les besoins de chacun et les impliquer plus dans ce travail.
- Préparer une prochaine séance collective avec mes collègues autour du bien-être au travail. Ca tombe bien, nous avons un débat sur valeurs et culture lundi midi prochain !
3 prochaines étapes pour poursuivre ces échanges
- Contacter les trois Chief Happiness Officer / responsable transformation dont Stéphane m’a parlé ;
- Me renseigner sur les actions mises en place par le groupe SEB sur le bien-être au travail ;
- Prévoir un prochain temps à Bordeaux pour découvrir la méthode Lego Serious Play qu’utilise Stéphane (et en profiter pour revoir la fabuleuse Sarah Allart).
Merci encore Stéphane et à très bientôt pour poursuivre nos échanges.