Il y a 3 semaines j’ai eu le grand honneur de contribuer à accompagner 43 Youth Hacktivators pendant #SBParis19 – une expérience dédiée au développement durable et aux marques.
Cet événement était dédié avant tout à un public de professionnels, désireux de faire évoluer leurs marques pour mieux / plus prendre en compte le développement durable dans leur stratégie.
L’équipe organisatrice de l’événement a alors eu l’idée de créer une équipe de Youth Hacktivators : 43 jeunes de moins de 25 ans qui allaient avoir comme mission de hacker positivement l’événement :
- Interpeller les professionnels tout au long de l’événement, les pousser à voir plus grand, plus loin : lors de discussions en binômes, d’interventions pendant les ateliers et les plénières ;
- Produire des contenus médias qui donnent leur vision du monde et de l’événement ;
- Élaborer ensemble une oeuvre, un manifeste collectif, pour mise en scène le dernier jour de l’événement.
Pixelis, organisateurs de l’événement, sont donc allés chercher l’équipe Enactus France, en tant qu’experts de la jeunesse, pour animer l’équipe des 43 jeunes. Et l’équipe m’a à son tour proposé de remettre ma casquette Enactus à cette occasion.
Ci-dessous je vous résume mes apprentissages de l’événement, tant en tant que facilitatrice des Youth Hacktivators qu’en tant que participante de l’événement.
Merci avant tout à Aymeric et Rym de l’équipe Enactus France pour votre confiance et notre beau partenariat, et à Bruno et Chloé de l’équipe SBParis19 pour cette magnifique aventure. Et surtout merci aux 43 jeunes incroyables que j’ai accompagnés pendant cet événement. Encore bravo à vous.
Comment passer de 43 jeunes qui ne se connaissent pas à une équipe soudée ?
Apprentissage n°1 : Construire le collectif avant le résultat
Je suis de plus en plus convaincue que construire un collectif est la clé la plus primordiale avant de commencer à travailler ensemble. Pour construire le collectif des Youth Hacktivators, nous avons :
- Créé une rencontre de 4h la veille de l’événement avec tous les jeunes, pour qu’ils apprennent à se connaître et que nous construisions la direction du groupe ;
- Organisé un dîner informel la veille de l’événement. Cela a permis à la mayonnaise de prendre et à tous de passer un temps convivial avant le démarrage.
- Facilité des temps de démarrage et de clôture de chaque journée. Le démarrage aidait à prendre ses marques. La clôture aidait à mettre des mots sur les ressentis et les vécus de la journée, et de se réaligner pour le lendemain.
Apprentissage n°2 : Faire confiance au processus
Le 2ème soir de l’événement, nous avions une tâche peu commune : construire une oeuvre collective à 25, qui serait mise en scène le lendemain matin à 11h15. Depuis le démarrage de l’événement nous avions guidé des débriefing, des prises de notes pour commencer à capter le contenu que les jeunes souhaitaient mettre en avant lors de leur restitution.
Et là à 20h00, nous devions partir de tout ce contenu et en élaborer une prise de parole de 10-15 minutes.
Après 45 minutes de débat sur la forme de la prise de parole, les différents éléments clés, nous avons démarré un processus de production / itération.
- Nous avons répartis les jeunes en petits groupes : 1 groupe par bloc de contenu. Ils avaient 10 minutes pour produire un prototype : une première version de leur discours.
- Nous avons joué les différentes scènes, l’une après l’autre, sans feedback.
- Les groupes ont pris à nouveau 10 minutes pour améliorer leur V1
- Et ont ensuite joué leur V2.
Passer de 45 minutes de débat à 25 à 10 minutes de production intense en groupe était un pari. Ce pari a très bien fonctionné et la première version était déjà excellente !
Le lendemain matin, le résultat était magique. Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes.
Ce travail collectif a été pour moi l’occasion de ré-apprendre à faire confiance au processus : alterner phases de débat et phases de production et surtout mettre les jeunes dans l’action.
Merci à eux d’avoir autant joué le jeu et suivi le processus global. J’ai réellement été bluffée par la qualité de leur contribution.
Comment créer une expérience et non un forum / conférence ?
Le défi de l’équipe organisatrice était de taille : comment faire d’un événement de 3000 personnes un événement interactif, horizontal, qui stimule les échanges ?
Plusieurs éléments m’ont marquée pendant Sustainable Brands Paris 19.
Apprentissage n°3 : Etre cohérent entre le matériel et l’intention de l’événement
Tout le matériel, l’agencement et la nourriture de l’événement était cohérent avec le thème du développement durable. Nous avons été régalés par des traiteurs d’insertion et/ou vegan et/ou responsables. Nous avons pu nous asseoir sur des fauteuils de récupération. Nous avons pu boire dans des vraies tasses ou des tasses comestibles.
Cela peut paraître un détail mais cela n’en est pas un. Organisez un événement sur le développement durable et mettez des gobelets en plastique jetables, vous verrez vite apparaître des commentaires de la part des participants !
Apprentissage n°4 : La technologie pour diminuer la consommation de papier
Je ne suis pas une grande experte des applications ou autres technologies utilisées lors d’événements. J’ai donc été très agréablement surprise par l’application mise en place pour l’événement. Tout le programme y était, ainsi que les profils des participants de l’événement. J’ai vu plusieurs participants poster des messages en indiquant les sujets dont ils avaient envie de parler, utiliser l’application pour partager des insights.
Apprentissage n°5 : Solliciter le cœur des participants
Un écueil des gros événements peut être de parler uniquement à nos cerveaux. Lors de l’événement une intervention m’a particulièrement marquée : celle de Vincent Avanzi, Chief Poetic Officer.
Lors des ouvertures de l’événement, Vincent Avanzi a donné du sens. Il nous a, par ses envolées lyriques, fait réfléchir à notre rôle dans le monde et à notre responsabilité. Il nous a projeté dans l’ère de l’imagination. En quelques minutes, un déclic se produisait.
“Nous pouvons faire partie de la solution ou faire partie de la pollution”. Vincent Avanzi
Je retiens cela pour mes prochains événements : inclure l’art pour faire passer des messages.
Un grand bravo à toute l’équipe organisatrice de SbParis19 pour ce bel événement. Je vous recommande de lire l’article de Claire, de l’équipe organisatrice, qui donne un plaidoyer vibrant pour la radicalité du point de vue des Youth Hacktivators.
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